Depuis la falaise, Kaa surveillait Kii du coin de l’œil. Il la regardait, envieux, escalader le ciel marin. Maintenant il la voit inerte au loin mais il ne peut rien faire, il a tellement peur de l’eau, il se sent paralysé. La voilà son angoisse, elle est là, en lui. Il est incapable de bouger. La peur remplit son corps. Et ce vent en rafale qui le déstabilise, c’est un vent qu’il ne connaît pas, il se sent tellement perdu. Il reste là sans bouger. Au poulailler la rumeur gronde. On crie, on s’arrache les plumes devant un tel cynisme, on le lyncherait si on pouvait.
Là-bas, Kii ouvre les yeux doucement, aucun son ne parvient à sortir de son bec entrouvert, ou alors si faible que le fracas de l’océan le balaye d’un revers. Lentement Kii repose son cou sur le rocher et décide de fermer les yeux.
