Kaa n’a peur de rien, ni des chats ni des chiens. Dans un sourire, il repense à ce gros chat roux qui le menaçait. Le chat lui disait qu’à la seconde où il se poserait, il serait mangé. Kaa du haut de sa branche l’avait longtemps regardé. En bas le matou faisait son cinéma. Il avançait de travers, perché sur ses pattes, comme si ses fesses étaient plus menaçantes encore que ses crocs. Kaa était descendu de l’arbre et s’était posé bien en face, les ailes légèrement ouvertes. D’abord le chat s’était aplatit, les fesses en l’air, prêt à bondir. Puis, sans crier gare, il avait battu en retraite à toute vitesse. Matou maté ! Ni des chats, ni des chiens, Kaa n’a peur de rien. Ah si seulement c’était vrai. En réalité, Kaa a peur d’une chose, c’est son petit secret qu’il garde bien caché. Mais ces derniers temps, la peur revient frapper à la porte.
Au poulailler, on caquette, on jaquette, on ne voit que le bout de la lorgnette. Pousse toi de là que je m’y mette. Les journées passent au rythme de picore et caquette. Surtout, surtout, on y commente les faits et gestes de Kaa et Kii, les oiseaux libres qui passent au-dessus. On trouve que Kii est une chic fille, qu’est ce qu’elle peut bien trouver à ce sale Kaa.